… Suite
Après un certain temps, nos ventres crient famine et nous trouvons un endroit sur la savane où nous pouvons bien voir les alentours, afin de sortir faire nos besoins et manger (dans la jeep). Notre chauffeur en profite pour faire une petite sieste. Il y a une hyène pas très loin… mais comme nous sommes bien vivants, elle ne représente pas vraiment de danger.
Lunch terminé, on repart. Environ 10 minutes de chemin et nous voyons un plan d’eau au loin, et un troupeau d’éléphants qui semble s’y diriger. Aucun jeep autour… la situation parfaite ! On fonce. Les éléphants arrivent juste avant nous au plan d’eau et nous nous garons à environs 30 mètres d’eux pour les observer. Évidemment, nous sommes repérés assez rapidement. Au début, tout se passe bien. Les éléphants s’abreuvent et les petits jouent dans l’eau et la boue. L’un d’entre eux semble un peu plus nerveux. Un genre d’adolescent éléphant. Un ado-léphant ! Il nous fixe. Dans l’eau, il s’avance rapidement vers nous et fait aller sa trompe de gauche à droite dans l’eau afin de faire beaucoup d’éclaboussures. Il n’aime pas qu’on soit là, c’est clair.
Les éléphants sortent tous de l’eau et se regroupent devant le véhicule, sur le chemin, à environ trente-cinq / quarante mètres de nous. L’adolescent se range derrière un plus gros (et plus sage) éléphant. Ce dernier nous regarde, s’avance et avec sa patte, gratte le sol… un peu comme le ferait un taureau avant de charger.
Bon, c’est là qu’on entend la glacière de notre véhicule partir. Ah oui… notre jeep est équipée d’une glacière pour tenir nos bouteilles d’eau et de jus au frais. Comme pour la radio d’un véhicule, la glacière est branchée sur le système électrique. Lorsque la clé est tournée dans le contact pour mettre en marche le système électrique… et bien la glacière démarre. On a compris dans nos quelques rencontres un peu trop personnelles avec les éléphants (autres histoires à venir) que quand la glacière démarre… ça se corse.
Et là, on a entendu la glacière partir ! On reste calmes et silencieux. On ne veut surtout pas donner de raison de se faire charger… car on ne sortira pas gagnants de cette bataille. Un peu comme si Paul Byron affrontait Georges Laraque… ça ne finirait pas bien pour l’un des deux, et on sait pour qui ! Après environ 45 secondes (qui ont parues 3 minutes !), les éléphants se reculent et retournent jouer dans l’eau plusieurs minutes. Avant de quitter, comme tout bon adolescent, le même ado-léphant nous nargue encore dans l’eau en se ruant vers nous sur quelques mètres. Le gros éléphant lui barri (du verbe barrir) sans doute quelque chose comme « Hey le grand, arrête de faire ton tough et viens t’en prendre à ton frère si tu veux faire le smat ». Bon, c’est une traduction libre, on s’entend… mais on est assez d’accord avec l’esprit de la chose ! Et l’ado-léphant s’en alla rejoindre les autres quittant la marre.
Du haut de ses 12 années d’expérience comme guide, notre Baruti était bouche-bée. Il dit ne jamais avoir vu ça, que c’était très rare de voir un tel moment de si près. Il a même rempli son téléphone de vidéos. Au souper le soir, il était assis à notre table et faisait jouer en boucle ses vidéos. De retour à son campement pour la nuit, il dit les avoir montré à tous les chauffeurs qui y couchaient et ils ne le croyaient pas non plus. Bon, je ne sais pas si c’était un « smoke show » pour nous faire sentir privilégiés… mais disons qu’il avait l’air vraiment dedans si c’était un show de boucane !

Nous quittons le site et nous baladons encore dans ce coin un peu plus reculé, sans trop ne rien voir de très spectaculaire.
On retourne vers le campement et on croise un autre éléphant, pénard près de rochers en train de trouver de l’eau, cachée entre des roches. Il est tout tranquille. Il sait qu’on est là, qu’on l’observe et il ne bronche pas… vaquant à ses petites choses. Nous l’observons quelques minutes et avançons quelques mètres. Passé les rochers, nous tombons sur un autre éléphant qui lui… n’est pas du tout content de nous voir.
Il avance vers la route et fait aller ses oreilles pour se grossir. Il marche vers la route et ne nous quitte jamais du regard. Il s’arrête sur la route et se retourne vers nous. Il continue à grossir ses oreilles afin de nous intimider. Nous dirions que là, ça commence à fonctionner ! Il fait aller sa patte avant droite sur le sol, comme un taureau qui s’apprête à charger.

Puis, il balaie sa trompe de droite à gauche sur le sol, faisant soulever de la poussière.
C’est à ce moment qu’on entend la glacière démarrer J Disons que dans notre tête, on espérait tous qu’elle était démarrée depuis longtemps déjà !!
Nous restons penauds… et espérons qu’il se calmera… ce qu’il fit finalement.
Après une trentaine de secondes assez soutenues, il tourna la tête et continua sa route de l’autre côté du chemin.
On se regarde tous, Baruti inclus… et on se dit que le campement vient de gagner une corvée de lavage de sous-vêtements ce soir !!
Après ces émotions, on s’arrête sur notre chemin à un bassin d’hippopotames. Ils se tiennent en groupe, visiblement, car ils sont nombreux. Et un hippopotame, bien que ça soit herbivore, c’est gros… et ça chie beaucoup !! Disons que la présence d’un bassin rempli hippopotames est facile à déceler. Si ça sent la merde… ça ne trompe pas, y’a des hippopotames ! Ils baignent littéralement dans leurs excréments. Mais bon, on mange du bacon de porc et on n’est pas pire !
Après ses odeurs délectables… retour au bercail pour la soirée. On se prend un verre autour du feu et on se fait expulser à 19h30… Foodie nous sert le repas ! Ici, tout le monde soupe en même temps… et tout le monde mange la même chose. Les repas ont trois services, mais un seul choix par service. Soupe, viande accompagnée de riz et légumes, dessert. Les soupes sont particulièrement bonnes. Le reste de la nourriture est assez bien aussi, compte tenu que nous sommes au milieu de la savane.
À vrai dire, on ne peut pas se plaindre de grand-chose. Bonne bouffe, alcool (payant et cher), eau courante et chaude (sur demande) et… internet wi-fi gratuit. Dans la savane. Africaine. Au milieu de nulle part. Faut le faire quand même !
Vendredi 14 septembre… notre journée débute avec un arrêt de prévention à l’atelier-garage du Serengeti. Baruti nous parle d’ajuster la pression des pneus… mais la jeep est mise sur la plateforme pour que la jeep soit inspectée. Ça ne sent pas bon !

Finalement, après quelques minutes, nous repartons sur la route. Tout semblait correct. La suspension a toutefois été ajustée. Ça nous rassure… car un arrêt sur le bord de la route de la savane… tu peux attendre CAA longtemps, mettons !
On s’entend avec Baruti que nous ne voulons pas rester dans le centre du parc, où toutes les jeeps se promènent. Nous roulons donc environ 1h45 avant de commencer à voir des animaux. Zèbres, girafes… les classiques quoi.
Puis, nous approchons un endroit sur le bord d’une route où déjà 5-6 camions sont arrêtés. Un guépard est dans les herbes, en face de nous. Nous le repérons assez vite. Il est relativement proche, ça aide ! D’autres jeeps s’approchent. De l’autre côté de la route, un festin sans pareil… des dizaines de gazelles. Notre guépard est à l’affût ! Nous sentons son désir de se mettre à la chasse. Toutefois, de plus en plus de jeeps arrivent et, voulant tous avoir une bonne vision dudit guépard, se retrouvent à complètement bloquer la route. Le guépard ne pourrait donc même pas traverser s’il le voulait. Ridicule. Les autres chauffeurs n’ont pas de respect pour le processus et sont trop préoccupés par le fait que leurs clients puissent prendre « leur photo » pour ramener à la maison.
Le comble : un immense camion rappelant le transport de bétail se met en avant de plusieurs jeeps. La chicane est pognée !!

Il finira finalement par se tasser, au bonheur de tous.
Après environ 1h20 devant le guépard qui ne partira finalement jamais à la chasse… nous quittons cet endroit et continuons de rouler « sur un nowhere » ! Nous ne croisons pas vraiment beaucoup d’animaux dans ce coin de la savane. Les habituels zèbres, girafes et gazelles sont nombreux. Nous tombons sur une petite bande de phacochères. Biens sales, ils sont tout de même jolis à regarder s’amuser dans la marre de boue.
On s’arrête quelque part pour le lunch. La savane est plus dense ici… les herbes sont longues. Nous ne pouvons pas nous éloigner de la jeep car c’est potentiellement dangereux. On fait pipi près de la jeep, on mange notre lunch dans la jeep. Parlant de lunch, ce dernier est beaucoup meilleur depuis notre arrivée au Serengeti. Enfin !!
Après la panse remplie (ou partiellement remplie, pour Marc-André !), on repart. En roulant, on croise un véhicule de type VUS Toyota arrêté sur le bord d’un chemin. On voit deux hommes dans la savane. Hmmm… ce n’est pas clair. On aperçoit alors un bébé éléphant qui est seul. Notre Baruti jase ça avec les deux rangers et apprend que le bébé a été séparé de sa mère et son troupeau. Ils essaient de le capturer pour tenter de l’intégrer à un autre troupeau. Quelques instants plus tard, le chef du Serengeti arrive. La grande discussion avec Baruti avant même qu’il n’aille voir le bébé éléphant. Ah, ce Baruti… il connaît tout le monde !
Nous quittons… mais recroiserons des rangers plus tard sur notre retour. Nous apprendrons que le bébé éléphant aura été rejeté par deux troupeaux déjà… et qu’il est seul dans une espèce de tranchée. Bon, ça ne va pas bien pour lui, visiblement L

Fin de journée assez non-anecdotique et nous retournons vers le lodge pour notre dernière soirée au Serengeti. Nous faisons nos bagages après souper et nous rejoignons ensuite pour boire l’une des bouteilles de vin que nous trainons depuis Amsterdam. Nous devons les boire car dans deux jours, nous serons à Zanzibar et nous serons dans un tout-inclus !
Demain… on part pour le cratère Ngorongoro.
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En raison des 4,600 photos prises entre nous quatre durant le voyage, les galeries de photo du safari seront publiées un peu plus tard, une fois le tri ayant été fait. Merci de votre patience.
Pmerci énormément pour ce si beau partage décrit avec tant d’humour. Sincèrement merci
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