Pour ceux qui ne connaissent pas trop l’Ukraine, sachez que ce pays est le deuxième plus grand pays d’Europe, en termes de superficie, derrière seulement son ancien grand-frère russe et que Kiev est la sixième ville la plus populeuse de toute l’Europe. Étonnant que nous n’en entendions pas tant parler.
Bien sûr, nous en entendons parler un peu plus depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Depuis, c’est une tension assez constante dans ce pays… surtout dans les zones limitrophes à la Russie. Bien que Kiev soit la capitale, son emplacement central la rend un peu plus loin des troubles quotidiens qui peuvent survenir aux bords de sa frontière russe.
Malgré tout, une visite à Kiev s’imposait pour nous lors de notre séjour ici à Rīga. De plus, le souhait de Francis de visiter la centrale de Tchernobyl depuis déjà plusieurs années pouvait donc enfin se concrétiser. Isabelle a réussie à se faire convaincre après la fin de notre « Dry February », mois durant lequel nous n’avons pas consommé d’alcool. Dès le lendemain, une légère intoxication a permis à Francis de convaincre Isabelle que : « Bah, why not ? ». Une chance que les vols et les dépôts pour la visite de Tchernobyl n’étaient pas remboursables… car le lendemain montra une Isabelle un peu moins convaincue… surtout après le visionnement d’un documentaire sur l’état actuel du site ! Trop tard 🙂
Départ donc de Rīga au matin du vendredi 9 août. Les files d’attente sont interminables à l’aéroport pour l’enregistrement et le dépôt des bagages mais, en bons voyageurs européens, notre « carry-on » et le check-in fait via le cellulaire la veille, nous passons tout droit. Le vol est relativement facile et nous arrivons à Kiev 1h30 plus tard.
À notre arrivée, nous sommes surpris par la facilité de se déplacer dans des pays occidentaux où même la langue est très différente. À peine débarqués de l’avion, sortie trouvée et taxi commandé par une application… taxi que l’on retrouve en moins de 30 secondes et qui nous amène vers notre hôtel. Cette facilité a quelque chose de fascinant, tout de même.
45 minutes de taxi plus tard, nous voilà à l’hôtel. Première observation ukrainienne… ça ne coûte pas cher. Un trajet de 45 minutes qui nous coûte moins de 11 €… c’est insensé. Cette observation sur les taxis, nous l’aurons tout au cours de notre séjour.
Check-in à l’hôtel et wow… superbe chambre qui nous attend. On dormira bien car on est assez crevé de tout le voyagement des dernières semaines.
On quitte la chambre et direction classique de toute nouvelle destination : le lunch au McDonald’s ! Première constatation, les bornes électroniques pour les commandes sont seulement en ukrainien et en anglais… pas de russe à l’horizon. On se doute bien que ce n’était pas le cas avant 2014 et que ce choix est très nationaliste. Pas une mauvaise chose, sans doute.
Deuxième constatation, ils ont plusieurs trucs de nouveau sur leur menu, comme des crevettes pannées en entrée. On les commande. Cinq crevettes, équeutées et assez charnues. Très bonnes. Les sandwiches aussi sont un peu différent, mais pas des plus tentants.
Lunch avalé, on se dirige vers la place de l’indépendance. Bien qu’elle fût aménagée il y a de nombreuses années, c’est ici qu’ont eues lieu plusieurs manifestations en 2013 et 2014, contre le gouvernement ukrainien. Le site est correct, sans plus et est l’hôte d’un peu trop de gens qui veulent nous photographier avec leurs oiseaux exotiques.
Direction Cathédrale Ste-Sophie. Fondée en 1011, il y a donc plus de 1000 ans (!), la cathédrale de style byzantine est particulièrement spéciale en raison de ses fresques peintes à l’intérieur, sur son plafond, murs et colonnes. Le complexe de ce sanctuaire comporte aussi d’autres édifices, dont quelques-uns sont accessibles pour la visite, mais ne revêtent pas tant d’intérêt.

À l’opposé de la Cathédrale Ste-Sophie se trouve le monastère de St-Michael’s. Le site original date de 1108, mais il fut détruit entre 1934-1936. Une reconstruction fut entreprise suite à l’indépendance de l’Ukraine en 1991 et le site rouvrit en 1999. Ce site est moins vaste et moins impressionnant que sa Cathédrale voisine, mais il est tout de même très joli. L’intérieur de la Cathédrale est plus riche, avec beaucoup de dorures et autres décorations modernes.

Nous prenons ensuite une pause sur la terrasse d’un resto-bar géorgien où nous prenons bière et vin géorgien. Nous n’apprécions pas tant le vin géorgien d’habitude, car ils font toujours du vin trop sucré. Isabelle a choisi un blanc recommandé par le serveur qui, certes sucré, est assez rafraichissant dans cette chaleur et humidité ukrainienne (environ 30 degrés). La bière de Francis est bonne, avec un petit arrière-goût épicé.
Nous quittons la terrasse pour nous diriger vers un monument à environ 15 minutes de marche… mais un orage surprise nous empêchera de nous y rendre. Heureusement, nous pouvons nous mettre à l’abri sous un porche de building, mais notre destination ne sera pas accessible. Lors d’une accalmie, nous nous dirigeons vers un pub irlandais (O’Brien’s) où le temps sera tué de façon plus agréable. Bar assez typique mais où le personnel se fiche des clients et s’intéresse plus à son cellulaire. Nous nous assoyons au bar et sommes à même de voir que les installations ne passeraient pas l’inspection de propreté, disons. Un verre et puis s’en vont au souper.
Le restaurant est à environ 15 minutes de marche et nous passons par une autre Cathédrale (St. Andrew) qui est assez jolie de l’extérieure, juchée sur une colline.

Notre restaurant (Kanapa) nous fût suggéré par un collègue ukrainien. De la nourriture classique ukrainienne y est servie et, outre une table de six touristes britanniques à côté de nous, l’endroit est fréquenté par des ukrainiens. Bon signe !
Nous nous gâtons dans les classiques : soupe borsch, varenyky (des dumplings ukrainiens), poulet à la kiev… tout y passe. La nourriture y est très bonne en général et le service impeccable. Nous retournons à la marche vers l’hôtel afin de digérer ce copieux repas… qui reste avec des prix ukrainiens, donc très intéressants.

Grosse journée demain… excursion en zone d’exclusion de Tchernobyl (voire article à cet égard).
Dimanche 11 août, on se paie une « grâce matinée » en se réveillant vers 8h00. Le lit est tellement confortable que l’on considère même faire une croix sur notre activité matinale. Mais non… comme nous le disons toujours : « on est sur un horaire ! ».
Direction le monastère des caves de Kiev (Pechers’ka Lavra). Bon, pas cave dans le sens « d’idiot », mais bien dans le sens de « tunnels sous-terrains ». C’est un immense site, quelque peu similaire à ceux de Ste-Sophie et St-Michael’s, à la différence que celui-ci comporte également des systèmes de tunnels / caves dans lesquels sont situées plusieurs chapelles et exposés plusieurs tombes et reliques, sur lesquelles les pèlerins viennent se recueillir. Mais attention, il faut un « kit » du parfait pèlerin pour y entrer : pour les hommes, pantalons longs et épaules couvertes ; pour les femmes, foulard couvrant les cheveux et jupe longue. Les articles pour femmes sont même prêtés gracieusement à l’entrée. Une chandelle est aussi une bonne idée, puisque les caves sont assez sombres. Elles sont plates par contre, donc pas très dangereux de se blesser. C’est un endroit intéressant, surtout pour observer les pèlerins faire la procession d’une tombe à l’autre. Elles (principalement des femmes) se promènent avec un petit linge et elles embrassent chaque tombe, plaque commémorative, objet religieux qu’elles croisent et, de leur linge, essuient ensuite la trace de leur baiser pour la prochaine. Les caves étant très étroites, suivre une délégation d’une dizaine de dames a fait Francis se sentir de retour à la maison dans le tunnel L-H Lafontaine un lundi matin à l’heure de pointe direction Montréal.

Après cette activité, lunch au restaurant Tsars’ke Selo, un restaurant typique ukrainien… mais typique un peu « kitsch ». La décoration est très… généreuse et vieillotte. Bien que nous ayons réservé, l’endroit est plutôt désert à l’intérieur. Le menu est très vaste, mais notre serveuse nous suggère quelques trucs avec son anglais du dimanche. Hey, ça tombe bien, car nous sommes dimanche. Ça aurait été difficile de la comprendre un autre jour. Nous y allons « wild » avec un choix de filet mignon ukrainien et un shashlik de poulet. À notre grande surprise, le bœuf est des plus excellents. Une grosse portion (250g), parfaitement cuite (medium-saignant) et bien croustillant sur le dessus. Le shashlik est un moins grand succès par contre, n’étant premièrement pas servi en brochette et la viande n’étant pas de la plus belle qualité. Notre diner se termine avec une interprète ukrainienne performant des chansons traditionnelles et s’accompagnant à la Bandura, une guitare / harpe comportant entre 31 et 68 cordes. Assez impressionnant.
Nous quittons pour le site du musée national de la Seconde guerre mondiale, situé de l’autre côté de la rue. Le site comporte plusieurs éléments, dont des véhicules militaires que l’on peut admirer, un musée sur la guerre, des statues et particulièrement la statue de la Mère-Patrie (Motherland) qui fait 335 pieds (102 mètres) de hauteur. C’est de la statue! Tellement, qu’on la voit de loin lorsqu’on arrive à Kiev. Il y a deux plateformes d’observation dans la statue, l’une au premier tiers environ, qui est facilement accessible et donne des vues intéressantes sur la ville et l’autre, dont l’ascension est qualifiée « d’extrême » se situe dans le bouclier qu’elle tient. La régulière fait bien l’affaire ! Un musée est également sur place mais son audioguide nous a endormi après la première (des 17 !) salle car il décrit absolument tout ce qui se situe dans chaque pièce, sans division par objet ou section (appuyer ici pour entendre sur ABC, par exemple). Pénible !!

C’est dans ce musée que nous rencontrons un québécois qui voyage seul et qui semble un peu trop conspirationniste à notre goût, en se fiant à ses commentaires sur Tchernobyl, le gouvernement ukrainien et sur ses réponses vagues à des questions plutôt simples. Hey, bonne chance pour le reste de ton voyage, le grand… nous, on va aller voir si les toilettes du musée sont turques, ici aussi. Car, pour ceux et celles qui nous suivent sur Facebook, vous vous souvenez de la fascination de Francis sur les différents éléments de toilettes trouvés à Kiev. Toilettes publiques de style turques, robinet sur les urinoires, dérouleur de pellicule plastique sur les sièges de toilette… tout y passe.




Pas étonnant que Kiev possède même un musée dédié aux toilettes. Pour notre prochaine visite… car Kiev mérite vraiment d’être revisitée.