057: Estonie – Tartu

Décidément, célébrer l’anniversaire de Francis en Estonie est devenu une tradition depuis notre arrivée à Rīga.  Pour ses 39 ans l’an dernier, le weekend fût passé à Tallinn.  Cette année, c’est Tartu qui est l’hôte des « célébrations ».

Bon, le plan initial n’était évidemment pas ça.  Pour ses 40 ans, Francis rêvait de faire les Iles Féroé.  Toutefois, comme le permis de conduire de Francis a expiré et qu’Isabelle n’a pas son permis de conduire international, nous ne pouvions pas vraiment conduire à travers le pays.  Et le visiter à dos de moutons aurait été un peu difficile.  Ça sera donc pour une autre fois… et Tartu ce sera ce weekend !

Tartu est la deuxième ville d’Estonie avec un peu moins de 100,000 habitants.  La ville est située à environ 4 heures de route de Rīga.  Durant la guerre froide, elle fût l’hôte d’une base aérienne russe et fût isolée du reste du monde, l’accès à la ville étant interdit aux étrangers, en raison de la présence de la base militaire.

 

Nous quittons donc Rīga le vendredi 23 août.  Trajet en Lux Express… mais pas dans la section « lounge », car elle est inexistante sur ce trajet.  Quatre heures plus tard, nous arrivons à Tartu et sommes environ dix personnes à descendre, le reste du bus continuera sa route vers St-Pétersbourg (trajet de 10,5 heures à partir de Rīga).  Fraîchement descendu, direction de l’autre côté de la rue pour le traditionnel repas d’arrivée au McDonald’s.  Même offre qu’à Rīga, rien de spécial.

Direction hôtel (Hôtel Lydia) et check-in.  Un « gros » dix minutes de marche à partir de la gare d’autobus.  Dès notre entrée dans l’hôtel, les effluves aromatisées et relaxantes nous envahissent.  Très agréable.  La chambre est très bien et l’hôtel, en général, est parfait.

Nous quittons et allons en direction de notre activité de la journée, le musée du papier et de l’impression.  C’est à environ 20 minutes de marche et ça nous permet de voir un peu de la ville.  Nous sommes heureux d’avoir le GPS sur le cellulaire car disons que l’endroit est plutôt difficile à trouver.  Personne ne peut « tomber dessus par hasard », mettons.  Nous entrons et la personne à l’accueil nous  demande : « Vous êtes ici pour une visite ? ».  Oui !  « Ok, je serai votre guide.  On commence ? »  Ok !  Un peu étrange qu’il n’y ait pas d’heures précises de début, mais bon.  La préposée est un peu timide au début, mais nous donnera un tour (privé) assez intéressant.  Nous aurons fabriqué notre propre papier, résolu des énigmes, répondu à des questions, imprimés nos propres cartes postales et vu plein de vieilles machines et outils reliés à l’imprimerie.  Vraiment intéressant.  Nous nous questionnons toujours sur ce qu’elle aurait fait si deux autres personnes étaient arrivées pendant notre visite…

Une fois la visite terminée, direction la place de l’hôtel de ville dans le vieux Tartu, juste à côté de notre hôtel.  Nous nous promenons un certain temps et y explorons les différentes rues.  C’est très petit Tartu, disons !  Après une petite exploration, nous nous arrêtons sur une terrasse (Willy & Rudy) qui deviendra notre « quartier-général du 5@7 » tout au cours du weekend.  Pour souper, le restaurant de l’hôtel (Restaurant Hölm) sera notre arrêt.  Très beau restaurant (et serveur !) qui nous comblera, surtout Isabelle.

 

Le samedi matin, le déjeuner est offert au restaurant de l’hôtel.  Très bon déjeuner et frais fait.  Nous pouvons voir la chef faire les œufs « live »… pas des œufs qui dorment dans le réchaud depuis 2 heures.  En plus, le mousseux est offert.  Quelqu’un a dit « mimosa ? » !!!!!

Pas d’excès… car à 10h00, on a une visite de la brasserie « A. Le Coq », soit la plus importante d’Estonie.  Nous marchons jusqu’à la brasserie, un gros 13 minutes.  À notre arrivée (pile à l’heure), nous sommes accueillis par notre guide… et personne d’autre n’est là !  Nous aurons donc une autre visite privée.  Argo, notre guide, est un employé de l’usine, dans la section du « packaging ».  Il connaît tout sur le processus et nous montre plein de choses intéressantes.  Nous avions fait des visites de brasseries dans le passé, mais celle-ci est nettement supérieure.  Il nous amène même à l’extérieur par le toit, marcher sur les cuves de fermentation qui doivent faire au moins 75 pieds de haut.  Il nous apprendra aussi qu’avant de devenir une bouteille de plastique, le plastique est livré en forme d’éprouvette.  On se couchera définitivement moins niaiseux ce soir.

 

Tube de plastique deviendra bouteille de plastique

 

Puis, c’est la dégoûtation, comme dirait le chef Groleau.  On peut prendre ce qu’on veut.  On se garde une gêne, mais Argo se sent généreux, disons.  Nous nous versons des trucs dans des verres et Argo se laisse tenter par notre fond de bouteille… sans alcool.  Mais bon, ça montre tout de même sa camaraderie.  Nous aurions bien aimé avoir une « pression » provenant du monstre soviétique, mais il n’était pas en fonction lors de notre visite.

 

« Fût / keg » soviétique

 

Nous faisons quelques emplettes à la boutique puis nous quittons et mangeons un Subway sur le pouce.  Nous nous dirigeons ensuite vers le musée de l’université.  Tartu est en fait une ville universitaire très reconnue dans les pays baltes, la plus célèbre et la plus prestigieuse université de ces pays.  Le musée est situé aux côtés d’une ancienne église dont les vestiges sont présents et peuvent être visités.  Nous avons droit à de beaux points de vue, même si Isabelle ne se sent pas super confortable dans les hauteurs « vides » de cet endroit.  Le musée proprement dit nous décevra toutefois, de même que l’observatoire de l’université, qui est pourtant inscrit à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Journée bien remplie qui mérite une visite à notre quartier-général avant un souper dans un autre resto d’hôtel (Polpo). Surprenant de voir que, dans un pays balte, nous sommes les premiers clients à 19h00.  La bouffe y est bonne, mais nous attendrons 45 minutes pour les desserts qui n’arriveront jamais. Au moins, la maison nous offrira un 15% de rabais, beau geste.

 

Dimanche matin, nous avons encore droit au déjeuner et mimosas.  Nous nous disons alors que c’est parfait car le lendemain, pour célébrer les 40 ans de Francis, nous pourrons prendre quelques verres gratuitement !  Après le déjeuner, commande d’un Bolt (taxi) en direction du musée national estonien, situé un peu en retrait de la ville.  Le musée est construit depuis 2016 et est situé sur le terrain d’une ancienne base aérienne soviétique.  Le musée est fait en long et est une continuité de la piste de décollage de la base.  Les photos aériennes du musée sont vraiment belles.  Le musée en soit est très beau et la technologie qu’il abrite est intéressante.  Lors de l’achat du billet d’entrée, on nous demande notre langue préférée.  Celle-ci est encodée dans le billet.  Lorsque nous naviguons dans le musée, chaque item a sa propre tablette / écran à encre sèche et en y tapant l’écran avec notre billet, le texte affiché change pour être dans la langue que nous avons chargée sur notre billet.  Brillant !

 

Vue arérienne du Estonian National Museum

 

Le musée en soit est d’intérêt inégal.  L’exposition permanente est un peu trop générale et sa navigation est mal indiquée ce qui fait qu’il est parfois difficile de s’y repérer chronologiquement.  L’exposition temporaire est toutefois très intéressante, traitant de l’Estonie post-1990.  Comment les gens ont intégré le style de vie occidental : petites annonces de l’époque de gens offrant une maison pour une télé et un VCR (vidéo) !  Ou encore comment les femmes au foyer ont vu leur vie changer par un économe et un pied mélangeur !  Vraiment intéressant.

Après avoir mangé au buffet offert par le musée pour le lunch, nous traversons la rue et allons à la maison à l’envers.  Ça dit tout… une maison construite à l’envers !  Une fois à l’intérieur, l’effet est encore plus frappant, car ils ont fait les planchers en angles.  C’est même un peu difficile de focusser.  Les illusions sont intéressantes.

 

Maison inversée « Tagurpidi Maja »

 

 

Retour en ville pour aller relaxer en se faisant masser.  Le masseur de Francis y ira de mains mortes et ne sera pas trop thérapeutique.  La masseuse d’Isabelle, quant à elle, la laissera un peu plus meurtrie.  Pour souper, nous avons rendez-vous de l’autre côté de la rue de notre hôtel, au restaurant Umb Roht.  Il est situé dans une cour intérieure et c’est l’un des seuls restaurants ouverts les dimanches… et il ferme à 20h00.  Nous y mangerons bien et ce sera au tour de Francis de se sentir gâté en termes de serveuse.

Nous traversons la rue vers notre hôtel et nous nous changeons dans la chambre pour aller profiter des installations du spa de l’hôtel.  Nous avions tenté notre coup la veille, mais les cris des enfants à notre approche des installations nous avaient fait rebrousser chemin.  Étonnant d’ailleurs que l’hôtel permette les enfants dans cette zone, car ils en font la promotion comme étant une aire de détente.  Tout le monde sait qu’on ne peut pas relaxer avec des enfants… pfff ! 😉 Mais ce soir, nous avons tout l’espace à nous tout seul.  Il y avait deux personnes à notre arrivée, mais elles quitteront rapidement.  Peut-être qu’on puait, qui sait ?  Chose certaine, ça fait du bien de prendre un bain de chaleur à 90 degrés Celsius.  Bon, ça fait du bien à Francis car pour Isabelle, c’est un peu trop chaud.  Le passage du sauna ou de la chambre à vapeur vers la piscine à 32 degrés Celsius est toutefois tellement relaxant.  Hmmmm.

 

Lundi, c’est notre dernière journée à Tartu.  Nous nous levons plus tard, car notre horaire est plutôt relax.  Et, en plus, Francis est maintenant un vieil homme de 40 ans !  Direction le déjeuner où… il n’y a pas de bouteille de mousseux !  WTF ?  C’est apparemment offert seulement le weekend.  Bon, la quarantaine débutera au jus d’orange, il faut croire !

Check-out et consigne de bagage complétée, direction le jardin botanique de l’université.  Très vaste espace avec énormément d’espèces de plantes.  S’en suivra une promenade sur le bord de l’eau pour nous amener au « AHHAA Museum ».  Ce musée est un genre de « Centre des Sciences ».  Nous sommes accueillis avec un spectacle d’expériences scientifiques, assez intéressant.  Étonnant de voir aussi que les explications estoniennes durent 2 à 3 fois plus longtemps que celles données en anglais.  Le musée en soit est très intéressant, ayant une multitude d’éléments à caractère scientifique en exposition interactive.  Nous pouvons toucher et expérimenter avec plein de trucs.  Vraiment le fun, mais nous faisons le tour un peu vite.

Nous faisons donc un dernier tour dans la ville, récupérons nos bagages et retournons vers la gare d’autobus pour repartir vers Rīga.

À la gare d’autobus, quelqu’un remarque le passeport canadien de Francis et se met à lui parler.  Après quelques secondes, le gars interrompt Francis pour lui demander « tu viens de Montréal ? »  Francis de répondre « coudonc, mon accent anglais est-il si prononcé que ça ? »  Le gars ne répondra jamais… mais bon, c’est un couple d’Ottawa qui fait le tour des pays baltes.  Le monde est petit tout de même !

 

 

056: Ukraine – Tchernobyl

Samedi le 10 août… cadeau de fête hâtif pour les 40 ans de Francis, la visite à Tchernobyl.  Il en parlait depuis quelques années déjà et là, enfin son occasion.

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas l’histoire, vous pouvez vous renseigner ici.

L’enthousiasme est au rendez-vous, mais nous avons néanmoins une petite crainte.  Pas tant venant de la possible radioactivité que nous pourrions collecter… mais plutôt de la popularité du site, suite à la diffusion en mai de la mini-série de cinq épisodes « Chernobyl » sur HBO et qui fut acclamée par la critique partout dans le monde.  Insérer le lien de la série ici :

Les journaux recensaient déjà une augmentation de l’afflux touristique dans la région et à Vilnius, en Lituanie (où la majorité de la série fut tournée).

Eh bien, nous avons eu notre réponse très tôt dans la journée.  Lorsque notre taxi nous déposa au point de rendez-vous indiqué, nous avons vu la file d’autobus, environ 7 ou 8.  Nous voyons un minibus au logo de la compagnie avec laquelle nous avons réservé et, comme c’est ce type de transport que le site nous indiquait lors de notre réservation, nous sommes assez confiants.  Nous nous approchons et montrons nos papiers au guide de ce bus.  « Désolé, vous n’êtes pas avec moi. »  Eh… ok.  On est avec qui, alors ?  Le bus juste en avant.  On se retourne et on voit « le mastodonte ».  Au moment de notre réservation (on se rappelle… en mars, AVANT la diffusion de la série), non seulement étions-nous les deux premiers à réserver (car le site indique si 0 ou 2+ personnes ont réservé à ce jour), le site nous indiquait un transport en minibus de 12 personnes.  Le mastodonte compte 50 sièges.  WTF !  Nous nous obstinons un peu avec eux, mais rien à faire… l’opération est rodée aux quarts de tour.  Bon, bien… l’expérience sera un peu différente.

 

Gauche: minibus qu’on a réservé ; Droite: Coach sur lequel on nous a placé

 

Lors de l’embarquement, nous remarquons nos six voisins de table du restaurant de la vieille.  Petit monde.

Lors des deux heures de route pour se rendre aux abords du site, l’une de nos deux guides parle de diverses règles et autres et mentionne qu’aujourd’hui, un samedi, nous serons 49 bus sur le site et plus de 1,000 personnes.  WTF x 1,000 !!!  Disons que nous sommes un peu déçus de ne pas être venus AVANT la diffusion de ladite série télévisée.

Mais bon, heureusement, nous découvrirons au cours de la journée qu’en raison de l’étendue du site, nous ne remarquons pas tant que ça qu’il y a beaucoup de gens dans la zone d’exclusion, qui consiste en un rayon de 30 km.  Nous pouvons tout de même apprécier un peu le caractère « abandonné » des différents lieux. L’expérience ne sera donc pas ternie par ce facteur.

Nous arrivons au premier point de contrôle.  Ces fameux points de contrôle, l’un des aspects irritants de la visite.  Tous les passagers doivent descendre du bus, se faire vérifier leurs papiers, traverser la sécurité, puis faire la file pour se voir remettre une puce qui est supposée calculer l’accumulation de radiations (mais on ne nous la fera jamais lire durant notre séjour) et retourner dans le bus.  Un processus qui dure environ 1 heure, en partie dû à l’inefficience et aussi au volume de tours voulant tous entrer le site en même temps.

On veut nous faire sentir comme si nous entrions une zone militarisée (ce qui est le cas, dans les faits), à haute surveillance.  Mais bon, c’est pour le « show » tout ça.  Il y a trois gars bedonnants derrière une barrière qui « checkent » les documents et qui assurent une présence.  Même si cette zone est encore appelée « zone d’exclusion » et qu’elle est théoriquement réservée aux visites scientifiques, on sait tous qu’il n’y a pas de physiciste nucléaire à bord de notre autobus.  Ils le savent, nous le savons.

Nous passons donc ces contrôles et notre autobus s’arrête ensuite sur le bord de la route.  De l’autre côté, un chemin qui mène à un ancien village qui a été abandonné suite à l’accident nucléaire.  Nous avons 20 minutes pour « explorer » le site.  Maisons abandonnées, terrain de jeux tout rouillé… c’est un endroit qui donne le ton pour le reste de la journée.

 

 

Nous retournons au bus et nous nous dirigeons ensuite vers une maternelle qui était située sur le bord de la route.  Dès que nous sortons du bus, nos dosimètres se mettent à sonner.  La quantité de matières radioactives dans l’air ambient atteint le niveau où nos appareils ont été programmés pour nous avertir, soit 0,30 microsieverts par heure (ms/h).  Ce n’est pas grand-chose, considérant qu’en bas de 20 ms/h, cela est considéré comme une dose très faible.  Encore une fois, le dosimètre est un peu là pour le show.  Mais de l’entendre sonner est quand même un peu cool !

Nous pouvons entrer dans le building. C’est cool comme expérience car il y a plein d’objets éparpillés un peu partout.  Bon, c’est sûr qu’il doit y avoir eu une certaine mise en scène au fil des ans et que le site ne doit pas ressembler exactement à ce qu’il était lors de son abandon… mais c’est pas grave, ça nourrit l’imaginaire.

 

Garderie

 

Nous sortons et nous dirigeons vers Pripyat, la ville voisine de la centrale là où tous les employés et les familles vivaient.  Une ville d’environ 45,000 personnes au moment de l’explosion. Une ville foisonnante, en pleine expansion et où le niveau de vie dépassait très largement celui de la moyenne des ours soviétiques, en raison de la centrale qui rémunérait très bien les salariés (3-5 fois la moyenne nationale, selon les dires).

Aux abords de la ville, autre contrôle de sécurité, encore moins élaboré que le précédent.  En fait, on croit que c’est plutôt un arrêt toilette qu’on y fait et le prétexte est la sécurité.  Mais bon.

Nous passons la barrière et empruntons une route dont les deux côtés sont garnis de végétation plutôt abondante.  Arbustes, arbres matures très haut… c’est étrange.  Puis, nous arrivons à une place asphaltée et notre bus se fait diviser en deux groupes pour une visite pédestre de 90 minutes.  Oh, ok, nous sommes arrivés à Pripyat.  Et la route que nous venons de prendre était le boulevard principal que nous voyons sur toutes les photos… et il y a des buildings derrière ces arbres, qui n’y étaient pas à l’époque.  Oh, ok… on est ailleurs là.

C’est ce qui frappe en premier, à quel point le fait que la ville a été abandonnée il y a 33 ans a permis à la nature de complètement regagner son territoire.  Peut-être que les arbres ont poussés plus vite grâce à la radioactivité, mais chose certaine, ça a poussé.

Notre groupe débute par la place centrale avec l’hôtel, le building d’accueil et l’épicerie.  Tous les buildings sont blancs, purs… mais décrépis et laissés à eux-mêmes.  C’est spécial.  Des vestiges de l’épicerie sont encore présents.  On aperçoit notre premier « décalque » symbolique.  Un homme avec ses sacs d’épicerie et portant un masque à gaz.  Un thème qui sera répété dans quelques autres endroits que nous visiterons.

 

Pripyat: building central

 

Nous nous dirigeons ensuite en direction du parc d’attraction abandonné.  Il devait être inauguré lors des célébrations du 1er mai 1986, mais l’incident nucléaire du 26 avril a fait en sorte que la ville fut évacuée avant que les gens puissent bénéficier de ces installations.  Le parc contenait quatre manèges, soit la grande roue, les auto-tamponneuses, les chaises tournantes et un genre de balançoire (difficile à voir car le manège est tout détruit).  Ce sont des images que tous ont probablement vu, surtout celles de la grande roue, devenue maintenant iconique.

C’est intéressant de voir que la grande roue est justement restée relativement en bon état, comparativement aux autres manèges, plutôt rongés par la rouille ou vandalisés par l’activité humaine ou animale.   Le jaune des cabines ressort très fort sur le fond de rouille rouge de la structure et le bleu et blanc du ciel en arrière-plan.  Une très belle image, ironiquement.

 

Pripyat: parc d’amusement

 

Après quelques moments au parc d’attraction, on se dirige vers le stade de soccer.  Après une marche de 3-4 minutes, nous arrêtons un moment, dans un boisé pour que notre guide nous dise : « Vous vous trouvez maintenant en plein milieu du terrain de jeu du stade ».  Quoi ? Mais y’a des arbres de 25 pieds de haut !  Nous faisons environ 40 pas et nous arrivons aux estrades délabrées.  Elle disait donc vrai.  Incroyable à quel point la nature reprend rapidement son territoire.

 

Pripyat: stade de soccer

 

Nous explorons un peu les gradins et nous quittons pour aller de l’autre côté du boulevard principal, où se situent la piscine et le gymnase.  Les sites de tous les opérateurs indiquent qu’il est désormais interdit de pénétrer dans les buildings, en raison de leur dégradation et vétusté.  Mais bon, ce qui est spécial de cette ville, c’est justement de pénétrer dans les buildings.  Est-ce que c’est donc vraiment interdit ou si c’est indiqué pour nous faire sentir « privilégié » de pouvoir y accéder (clandestinement ?), qui sait… mais nous pénétrons dans l’édifice et c’est vraiment bien.  Le plancher de bois du gymnase est partiellement morcelé par endroits et imbibé d’eau à d’autres.  Nous pouvons sentir le bois se baisser sous notre poids lorsque nous marchons dessus.  Feeling assez spécial… surtout que nous avons pris des kilos depuis notre arrivée en Europe, alors le plancher résistera-t-il à notre poids ?

 

Pripyat: la piscine

Une fois la visite de ce bâtiment terminée, nous traversons la cour et allons visiter une école.  Probablement le building le plus intéressant à visiter (avec la maternelle du début de la journée).  Des classes encore constituées, du mobilier un peu partout, des masques à gaz éparpillés et plein d’autres objets.  Certes, encore une fois, le spectre de la mise en scène peut être évoqué… mais reste que le visuel est là et fait son effet.  Seule déception, nous sommes « poussés » un peu par notre guide et le building est vaste.  Francis était resté le dernier dans le building précédent et lorsqu’il nous a rejoint dans l’école, nous étions déjà dispersé.  Explorer ce building aurait pris un bon 10-15 minutes de plus… dommage que nous devions quitter tout de suite.

 

Pripyat: école

 

Nous devons retourner dans l’autobus pour se diriger vers la cantine pour le lunch.  Nous ramassons l’autre moitié du bus en chemin et nous passons divers buildings, graffitis et statues qui auraient été fort intéressant de s’attarder mais, la guide nous servirait probablement notre propre médecine en nous répondant : «  pas le temps, on est sur un horaire ».  C’est le propre des gros « tours ».

Arrivés à la cantine, nous devons passer un espèce de détecteur de radiation car la cantine est supposément une zone « libre de radiation ».  Bon.  On se met en ligne (on revit l’époque soviétique) au soleil de plomb avant d’y passer à notre tour.  L’appareil en question est un genre de détecteur comme dans les aéroports, mais datant de 1950 et ayant l’air d’être fait en plastique.  On se met debout et on appuie nos mains sur des plaquettes (recouvertes de papier pellicule plastique). On attend quelques secondes et on entend un bruit et on peut passer la barrière.  Barrière qui peut rester ouverte tout le temps en fait et que 20 personnes pourraient franchir s’ils le voulaient.  Personne ne surveille le processus et les gens s’y conforment par réflexe, mais soyons honnête, c’est pour le « show ».

Une fois entrés dans la cantine, on se remet en ligne pour se faire servir notre repas.  Une bonne ligne cette fois.  Nous avions déjà payé notre lunch lors de notre réservation mais nous réalisons qu’il n’y a aucun contrôle quelconque.  On nous dit « tu prends une affaire de chaque ».  Ok.  Nous nous retrouvons avec une assiette de salade de légumes, un plat de poulet (on pense que c’est du poulet) avec des patates pilées (on pense que c’est des patates, on est juste sûr qu’elles sont pilées), une galette biscuit plutôt sèche pour dessert et deux verres de jus.  Bon appétit !  Malgré tout, ce n’est pas si pire.

 

Le lunch !

 

Après ce festin, retour dans le bus et direction « Duga-1 », le pic-bois russe.  Il s’agit d’une station radar qui devait être utilisée pour détecter les missiles ennemis (lire : Américains) qui seraient tirés en direction de l’URSS.  Or, la station n’a jamais vraiment été opérationnelle, celle-ci ne pouvant même pas discerner s’il y avait 1 ou 1,000 missiles.  Mais le site est massif.  Le mur radar fait environ 1 km de long et 17 étages de haut.  C’est impressionnant.

 

Station radar Duga

 

Puis, nous nous dirigeons vers la base de Tchernobyl-1, base militaire russe de l’endroit.  On nous dit qu’il y a différents buildings intéressants, mais nous n’entrons pas dans la base (désertée).  Déception.

Il est déjà temps de quitter le site et de retourner à Kiev.  Nous repassons deux zones de détection de radiation, toujours complètement non-surveillées.  La dernière n’est même pas activée à notre arrivée, l’électricité ayant été coupée.  On doit attendre 10 minutes.  Ce n’est pas comme si notre arrivée est une surprise… il y a 49 bus qui sortiront de la zone, monsieur !  Alors un autre indice que ces contrôles sont un peu n’importe quoi.  Ils ne mesurent pas la radiation sur nos sacs à dos ou autres articles laissés dans le bus.  Francis a échappé sa casquette dans le sable et la terre… donc cet article pourrait être contaminé et il n’est pas testé.  Un peu beaucoup pour le « show », ces contrôles, donc.  Au moins pour le retour, il n’y a pas de queue… donc cet artifice ne nous fait pas perdre notre temps.

 

« Détecteur » de radiation

 

Départ de la zone d’exclusion et deux heures de route vers Kiev.

En somme, une excellente journée dans un lieu où l’accès est encore plutôt restreint.  C’est fascinant de se trouver à cet endroit et d’avoir le site presque pour nous, malgré l’afflux récent de touristes (dont nous faisons partis).

Nous le recommandons assurément, mais peut-être avec ces deux choses à considérer :

  • Attendre une année ou deux avant d’y aller, histoire que le « buzz » autour de la mini-série s’estompe
  • Investir dans un tour privé. Plus cher, mais probablement plus facile de faire plus d’endroits et d’arrêter à des endroits « sur le fly ».

 

 

055: Ukraine – Kyiv

Pour ceux qui ne connaissent pas trop l’Ukraine, sachez que ce pays est le deuxième plus grand pays d’Europe, en termes de superficie, derrière seulement son ancien grand-frère russe et que Kiev est la sixième ville la plus populeuse de toute l’Europe.  Étonnant que nous n’en entendions pas tant parler.

Bien sûr, nous en entendons parler un peu plus depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.  Depuis, c’est une tension assez constante dans ce pays… surtout dans les zones limitrophes à la Russie.  Bien que Kiev soit la capitale, son emplacement central la rend un peu plus loin des troubles quotidiens qui peuvent survenir aux bords de sa frontière russe.

Malgré tout, une visite à Kiev s’imposait pour nous lors de notre séjour ici à Rīga.  De plus, le souhait de Francis de visiter la centrale de Tchernobyl depuis déjà plusieurs années pouvait donc enfin se concrétiser.  Isabelle a réussie à se faire convaincre après la fin de notre « Dry February », mois durant lequel nous n’avons pas consommé d’alcool.  Dès le lendemain, une légère intoxication a permis à Francis de convaincre Isabelle que :  « Bah, why not ? ».  Une chance que les vols et les dépôts pour la visite de Tchernobyl n’étaient pas remboursables… car le lendemain montra une Isabelle un peu moins convaincue… surtout après le visionnement d’un documentaire sur l’état actuel du site !  Trop tard 🙂

 

 

Départ donc de Rīga au matin du vendredi 9 août.  Les files d’attente sont interminables à l’aéroport pour l’enregistrement et le dépôt des bagages mais, en bons voyageurs européens, notre « carry-on » et le check-in fait via le cellulaire la veille, nous passons tout droit.  Le vol est relativement facile et nous arrivons à Kiev 1h30 plus tard.

À notre arrivée, nous sommes surpris par la facilité de se déplacer dans des pays occidentaux où même la langue est très différente.  À peine débarqués de l’avion, sortie trouvée et taxi commandé par une application… taxi que l’on retrouve en moins de 30 secondes et qui nous amène vers notre hôtel.  Cette facilité a quelque chose de fascinant, tout de même.

45 minutes de taxi plus tard, nous voilà à l’hôtel.  Première observation ukrainienne… ça ne coûte pas cher.  Un trajet de 45 minutes qui nous coûte moins de 11 €… c’est insensé.  Cette observation sur les taxis, nous l’aurons tout au cours de notre séjour.

Check-in à l’hôtel et wow… superbe chambre qui nous attend.  On dormira bien car on est assez crevé de tout le voyagement des dernières semaines.

On quitte la chambre et direction classique de toute nouvelle destination :  le lunch au McDonald’s !  Première constatation, les bornes électroniques pour les commandes sont seulement en ukrainien et en anglais… pas de russe à l’horizon.  On se doute bien que ce n’était pas le cas avant 2014 et que ce choix est très nationaliste.  Pas une mauvaise chose, sans doute.

Deuxième constatation, ils ont plusieurs trucs de nouveau sur leur menu, comme des crevettes pannées en entrée.  On les commande.  Cinq crevettes, équeutées et assez charnues.  Très bonnes.  Les sandwiches aussi sont un peu différent, mais pas des plus tentants.

Lunch avalé, on se dirige vers la place de l’indépendance.  Bien qu’elle fût aménagée il y a de nombreuses années, c’est ici qu’ont eues lieu plusieurs manifestations en 2013 et 2014, contre le gouvernement ukrainien.  Le site est correct, sans plus et est l’hôte d’un peu trop de gens qui veulent nous photographier avec leurs oiseaux exotiques.

Direction Cathédrale Ste-Sophie.  Fondée en 1011, il y a donc plus de 1000 ans (!), la cathédrale de style byzantine est particulièrement spéciale en raison de ses fresques peintes à l’intérieur, sur son plafond, murs et colonnes.  Le complexe de ce sanctuaire comporte aussi d’autres édifices, dont quelques-uns sont accessibles pour la visite, mais ne revêtent pas tant d’intérêt.

 

Cathédrale Ste-Sophie

 

À l’opposé de la Cathédrale Ste-Sophie se trouve le monastère de St-Michael’s.  Le site original date de 1108, mais il fut détruit entre 1934-1936.  Une reconstruction fut entreprise suite à l’indépendance de l’Ukraine en 1991 et le site rouvrit en 1999.  Ce site est moins vaste et moins impressionnant que sa Cathédrale voisine, mais il est tout de même très joli.  L’intérieur de la Cathédrale est plus riche, avec beaucoup de dorures et autres décorations modernes.

 

Monastère St-Michel avec un arc-en-ciel

 

Nous prenons ensuite une pause sur la terrasse d’un resto-bar géorgien où nous prenons bière et vin géorgien.  Nous n’apprécions pas tant le vin géorgien d’habitude, car ils font toujours du vin trop sucré.  Isabelle a choisi un blanc recommandé par le serveur qui, certes sucré, est assez rafraichissant dans cette chaleur et humidité ukrainienne (environ 30 degrés).  La bière de Francis est bonne, avec un petit arrière-goût épicé.

Nous quittons la terrasse pour nous diriger vers un monument à environ 15 minutes de marche… mais un orage surprise nous empêchera de nous y rendre.  Heureusement, nous pouvons nous mettre à l’abri sous un porche de building, mais notre destination ne sera pas accessible.  Lors d’une accalmie, nous nous dirigeons vers un pub irlandais (O’Brien’s) où le temps sera tué de façon plus agréable.  Bar assez typique mais où le personnel se fiche des clients et s’intéresse plus à son cellulaire. Nous nous assoyons au bar et sommes à même de voir que les installations ne passeraient pas l’inspection de propreté, disons.  Un verre et puis s’en vont au souper.

Le restaurant est à environ 15 minutes de marche et nous passons par une autre Cathédrale (St. Andrew) qui est assez jolie de l’extérieure, juchée sur une colline.

 

Église St-André

 

Notre restaurant (Kanapa) nous fût suggéré par un collègue ukrainien.  De la nourriture classique ukrainienne y est servie et, outre une table de six touristes britanniques à côté de nous, l’endroit est fréquenté par des ukrainiens.  Bon signe !

Nous nous gâtons dans les classiques :  soupe borsch, varenyky (des dumplings ukrainiens), poulet à la kiev… tout y passe.  La nourriture y est très bonne en général et le service impeccable.  Nous retournons à la marche vers l’hôtel afin de digérer ce copieux repas… qui reste avec des prix ukrainiens, donc très intéressants.

 

Poulet à la Kiev… à Kyiv

 

 

Grosse journée demain… excursion en zone d’exclusion de Tchernobyl (voire article à cet égard).

 

 

Dimanche 11 août, on se paie une « grâce matinée » en se réveillant vers 8h00.  Le lit est tellement confortable que l’on considère même faire une croix sur notre activité matinale.  Mais non… comme nous le disons toujours : « on est sur un horaire ! ».

Direction le monastère des caves de Kiev (Pechers’ka Lavra).  Bon, pas cave dans le sens « d’idiot », mais bien dans le sens de « tunnels sous-terrains ».  C’est un immense site, quelque peu similaire à ceux de Ste-Sophie et St-Michael’s, à la différence que celui-ci comporte également des systèmes de tunnels / caves dans lesquels sont situées plusieurs chapelles et exposés plusieurs tombes et reliques, sur lesquelles les pèlerins viennent se recueillir.  Mais attention, il faut un « kit » du parfait pèlerin pour y entrer :  pour les hommes, pantalons longs et épaules couvertes ; pour les femmes, foulard couvrant les cheveux et jupe longue.  Les articles pour femmes sont même prêtés gracieusement à l’entrée.  Une chandelle est aussi une bonne idée, puisque les caves sont assez sombres.  Elles sont plates par contre, donc pas très dangereux de se blesser.  C’est un endroit intéressant, surtout pour observer les pèlerins faire la procession d’une tombe à l’autre.  Elles (principalement des femmes) se promènent avec un petit linge et elles embrassent chaque tombe, plaque commémorative, objet religieux qu’elles croisent et, de leur linge, essuient ensuite la trace de leur baiser pour la prochaine.  Les caves étant très étroites, suivre une délégation d’une dizaine de dames a fait Francis se sentir de retour à la maison dans le tunnel L-H Lafontaine un lundi matin à l’heure de pointe direction Montréal.

 

Kiev Pechersk Lavra

 

Après cette activité, lunch au restaurant Tsars’ke Selo, un restaurant typique ukrainien… mais typique un peu « kitsch ».  La décoration est très… généreuse et vieillotte.  Bien que nous ayons réservé, l’endroit est plutôt désert à l’intérieur.  Le menu est très vaste, mais notre serveuse nous suggère quelques trucs avec son anglais du dimanche.  Hey, ça tombe bien, car nous sommes dimanche.  Ça aurait été difficile de la comprendre un autre jour.    Nous y allons « wild » avec un choix de filet mignon ukrainien et un shashlik de poulet.  À notre grande surprise, le bœuf est des plus excellents.  Une grosse portion (250g), parfaitement cuite (medium-saignant) et bien croustillant sur le dessus.  Le shashlik est un moins grand succès par contre, n’étant premièrement pas servi en brochette et la viande n’étant pas de la plus belle qualité.  Notre diner se termine avec une interprète ukrainienne performant des chansons traditionnelles et s’accompagnant à la Bandura, une guitare / harpe comportant entre 31 et 68 cordes.  Assez impressionnant.

Nous quittons pour le site du musée national de la Seconde guerre mondiale, situé de l’autre côté de la rue.  Le site comporte plusieurs éléments, dont des véhicules militaires que l’on peut admirer, un musée sur la guerre, des statues et particulièrement la statue de la Mère-Patrie (Motherland) qui fait 335 pieds (102 mètres) de hauteur.  C’est de la statue!  Tellement, qu’on la voit de loin lorsqu’on arrive à Kiev.  Il y a deux plateformes d’observation dans la statue, l’une au premier tiers environ, qui est facilement accessible et donne des vues intéressantes sur la ville et l’autre, dont l’ascension est qualifiée « d’extrême » se situe dans le bouclier qu’elle tient.  La régulière fait bien l’affaire !  Un musée est également sur place mais son audioguide nous a endormi après la première (des 17 !) salle car il décrit absolument tout ce qui se situe dans chaque pièce, sans division par objet ou section (appuyer ici pour entendre sur ABC, par exemple). Pénible !!

 

Monument de la Mère-Patrie

 

C’est dans ce musée que nous rencontrons un québécois qui voyage seul et qui semble un peu trop conspirationniste à notre goût, en se fiant à ses commentaires sur Tchernobyl, le gouvernement ukrainien et sur ses réponses vagues à des questions plutôt simples.  Hey, bonne chance pour le reste de ton voyage, le grand… nous, on va aller voir si les toilettes du musée sont turques, ici aussi.  Car, pour ceux et celles qui nous suivent sur Facebook, vous vous souvenez de la fascination de Francis sur les différents éléments de toilettes trouvés à Kiev.  Toilettes publiques de style turques, robinet sur les urinoires, dérouleur de pellicule plastique sur les sièges de toilette… tout y passe.

 

Toilette de type turque
Il faut prendre ses réserves de papier AVANT d’accéder à la toilette
Champelure d’urinoire. Pas sûr que je tournerais le robinet…
Couvre-siège de toilette automatique

 

 

Pas étonnant que Kiev possède même un musée dédié aux toilettes.  Pour notre prochaine visite… car Kiev mérite vraiment d’être revisitée.

 

 

054: Les Sauvé en voyage – Paris

Pour ce dernier weekend en Europe pour notre ancêtre (Denis) et Mini (Élisabeth), nous les amenons à Paris pour quelques jours.  Nous quittons Rīga tôt le matin du mercredi 31 juillet.  Vol sans histoire.  Une fois arrivés à Paris, nous confirmons que nous pouvons toujours accéder, de façon anticipée, afin d’y déposer nos bagages, à la maison que nous avons louée.  Nous prenons le train pour quitter l’aéroport et direction l’appartement.  45 minutes de train au travers des banlieues nord parisiennes.  La foule est plutôt différente de celles de Rīga !

Nous laissons nos trucs dans la maison, de trois étages, située tout près des Catacombes, et nous dirigeons vers notre classique de voyage… McDonald’s pour un diner rapide.  Après le lunch, nous allons aux Catacombes, ayant une plage horaire pré-réservée pour 13h00.  Choix judicieux, évidemment, car la file pour ceux qui n’ont pas de billet réservé d’avance est très longue.  Élisabeth est plutôt craintive au début, la perspective de voir des ossements partout ne l’excite pas trop… mais elle finira par vaincre sa peur et être un peu désensibilisée à cet ossuaire.  Ça reste toujours impressionnant de visiter cet endroit.

 

Catacombes

 

Puis, direction la Basilique du Sacré-Cœur.  C’est la quatrième visite de Francis à Paris et à chaque fois, il n’a pas pu la visiter… alors c’était non-négociable cette fois !  Étant située un peu hors du centre (nord), le trajet de métro nous prend quelque temps et une fois sortis, nous devons monter plusieurs marches car la Basilique est perchée sur la butte Montmartre… et une butte, ce n’est pas plat !  Évidemment, il y a une grande foule en plein cœur de l’après-midi, mais nous pouvons tout de même bien s’imprégner de la grandeur de l’édifice.  À notre étonnement, nous pouvons accéder directement à l’intérieur sans devoir faire la file plus de 2 minutes.  L’intérieur est également grandiose et richement orné et décoré.  Quelques photos, même s’il est indiqué qu’on n’a pas le droit, puisque personne ne se fait avertir et on repart. En redescendant vers la ville, nous nous apercevons qu’il y a un téléphérique pour accéder au site… Oups !

 

Sacré-Coeur

 

Direction l’île De La Cité pour aller voir Notre-Dame.  Ah oui, c’est vrai… on ne peut pas la visiter car elle a partiellement brûlée !!  Mais bon, nous pouvons tout de même s’y approcher un peu et voir sa façade.

 

Notre-Dame après l’incendie

 

Nous nous dirigeons alors vers les dessous du Pontneuf, afin d’embarquer dans une croisière sur la Seine.  Avant, nous prenons un breuvage pour emporter avec nous sur le bateau.  Le monsieur qui nous servira se pensera très drôle en nous demandant si nous voulons du sirop d’érable dans notre vin avant de nous avoir répondu en anglais à une question posée, évidemment, en français.    Francis, un peu irrité, de lui répondre alors du tac-au-tac : « Puisque nous sommes dans les clichés, vous me servirez du fromage et une baguette par contre.  Et où est votre béret ? ».  Nous prenons nos trucs et Francis lui lâche un regard hostile et un sacre québécois en quittant.  La croisière est bien, malgré les enfants qui envahissent un peu parfois notre espace, tout à l’avant du bateau.  La météo est belle et nous profitons des beaux points de vue dont, évidemment, celui de la Tour Eiffel.

 

Croisière sur la Seine

 

Puisque nos voyageurs ont encore un peu d’énergie nous marchons vers les Jardins du Luxembourg pour une promenade exploratoire dans ceux-ci.  Nous y resterons environ trente minutes avant de quitter vers le restaurant où nous avons réservé pour souper.  Une fois sortis du métro, direction épicerie afin d’acheter nos trucs pour le déjeuner et quelques grignotines et breuvages pour les soirées.  Puis, le groupe se scinde en deux :  Isabelle et Denis se dirigent vers le restaurant pour arriver à l’heure de notre réservation et Élisabeth et Francis vont porter les emplettes à la maison.  Nous nous retrouvons finalement tous au restaurant, qui nous décevra pas mal au final.  Francis fera même choquer le propriétaire suite à sa critique sur TripAdvisor.  Critique pas si sévère que ça, mais représentative de notre expérience, photos à l’appui.  Ah, les Français :  ils vivent encore dans le passé, pensant que la gastronomie d’aujourd’hui est la même que dans les années ’80.

Direction la maison et dodo car demain, on se lève tôt !

 

Jeudi 1er août, on se lève effectivement à l’heure de la poule… ou des deux poules en cavale.  Nous nous dirigeons vers le parc thématique « Astérix » en banlieue de Paris.  Nous devons prendre le train jusqu’à l’aéroport afin d’y prendre ensuite une navette à partir de là, qui nous amènera jusqu’au parc.  Objectif : prendre la navette de 9h30 pour arriver au parc pour l’ouverture de 10h00.  Mission serrée en raison d’un départ un peu tardif (devenu un élément du quotidien, maintenant), mais nous arriverons à acheter nos billets au kiosk du Parc situé à l’aéroport à 9h28 et à entrer dans la navette de 9h30 à 9 :29 :58 !  Mission réussie !

Malgré un petit problème de reconnaissance des billets pour l’admission, nous entrons à l’ouverture. Le Parc est quand même assez grand et offre beaucoup de manèges différents, à intensités variées.  Notre stratégie est de nous diriger tout de suite vers des manèges pour lesquels il est possible d’acheter une « Fast Pass », appelée ici « Pass Rapidus » : la logique voulant que ces manèges soient les plus achalandés.  Nous arrivons à en faire deux dès le départ, pour lesquels nous n’attendrons qu’environ 5-10 minutes.  Lors de la sortie de notre deuxième, « Oziris », la file d’attente pour celui-ci indique déjà alors plus de 45 minutes.  Bon move… mais ça indique aussi que pour les autres manèges, le scénario risque d’être le même.

Francis télécharge alors l’application du Parc, qui indique, entre autres, les temps d’attente en « temps réel ».  Bon, le « temps réel » signifie ici environ 10 minutes de retard… mais ça donne néanmoins une certaine indication de la tendance.

Tout au cours de la journée, nous attendrons un peu plus longtemps que pour deux manèges au final et ils se trouveront à être deux déceptions.  Le « Goudurix » nous brassera un peu trop avec ses sept (oui, 7 !) loopings.  Notre tête se fera aller un peu trop sèchement de gauche à droite.  Puis, « L’Oxygénarium » nous fera attendre 45 minutes pour une descente en « trippe géante » d’une durée d’environ 45 secondes sans sensations.

 

Ouff…

 

Outre ces deux manèges, le reste est vraiment intéressant à notre avis.  Les décorations du parc sont très belles et tout est bien collé au thème du parc, soit l’univers d’Astérix.  Le nom des manèges, les aménagements, les espaces communs… c’est bien fait.

Quelques manèges nous resterons plus en tête, comme le « DiscObélix », qui nous donnera l’impression de nous envoler et finir dans les flammes tellement le disque va vite et nous amène au-dessus de la fin du rail.  Puis, le « Tonnerre de Zeus », un monstre de montagne russe en bois, nous brassera pas mal tout en allant vraiment très vite.  « Le Pégase Express » et son design faisant en sorte qu’on fait une partie du trajet vers l’avant et l’autre à reculons est aussi intéressant.  Finalement, « La Trace du Hourra » et son toboggan qui déferle à une très bonne vitesse, sans être accroché à aucun rail ou autre système est quelque chose qui décuple les sensations fortes en soit !

 

DiscObélix

 

Il y a aussi quelques attractions impliquant de l’eau et celles-ci ne nous intéressent pas trop, car nous voyons les gens être complètement trempés après en être sortis.  L’équivalent de « La Pitoune » vous garantit une douche intégrale… pas trop intéressant alors.  Avant de quitter, Élisabeth se laissera toutefois tenter par un tour dans l’un de ceux-ci, soit « Romus et Rapidus ».  Comme nous avions vu que seulement une partie du bateau se faisait tremper, elle avait une chance de s’en sortir relativement indemne.  La rotation du bateau a été favorable, elle n’est pas « lavette » en sortant !  Fiou !

Fait cocasse… à 17h30 a lieu la parade des personnages.  Étant « habitués » à celles de Disney, nous décidons de sélectionner notre place au début du trajet environ 20 minutes à l’avance, afin d’avoir un bon emplacement.  17h30 arrive et la parade débute.  Trois véhicules, environ 20 personnages (dont probablement 16 centurions) plus tard et à 17h34, la parade est terminée pour nous !  Bon, au moins, ça nous permet de nous mettre en ligne avant la foule pour le « DiscObélix ».

Vers 19h30, nous quittons le Parc car nous avons un long trajet vers la maison, que nous atteindrons un peu passé 21h00, dans un RER bondé à souhait.

Les trois jeunes tiennent à accorder une mention spéciale a la personne d’un certain âge qui nous accompagnait. Il a fait TOUS les manèges, sans exception. Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour faire plaisir a sa petite fille ! 😉

 

 

Vendredi 2 août, la journée débutera par une visite au Louvre.  Billets déjà réservés, nous nous dirigeons pour être devant notre « entrée secrète » pour 8h30, afin d’être parmi les premiers en file.  Le truc avec le Louvre, c’est que tout le monde veut voir la Joconde et que pour l’admirer convenablement, on doit être parmi les premiers de la journée car après, c’est une longue procession de gens qui s’agglomèrent dans la salle où elle se trouve et là… bonne chance !

Mission accomplie, nous entrons.  Première nécessité d’adaptation toutefois.  Bien que Francis ait lu la veille que la toile avait été déplacée dans une autre salle le temps de réparations apportées à sa salle habituelle, la configuration pour accéder est maintenant plutôt militaire.  Une entrée dédiée avec file d’attente est consacrée à l’aile dans laquelle la Joconde est située. Nous nous y dirigeons et montons les quatre niveaux d’escaliers roulants pour arriver dans l’antichambre, remplie de cordons d’attente, pour naviguer jusqu’à la salle immense où elle est maintenant exposée, seule.  Des agents de sécurité répètent alors sans cesse : « On avance ».  Ils font donc faire passer les gens devant et ne semblent pas trop aimer lorsqu’on s’arrête pour prendre le temps de la regarder et la prendre en photo.  Come on… beaucoup de gens viennent ici pour voir cette œuvre, soyez « cool » un peu et tant pis pour ceux qui arriveront trop tard, ne soyez pas chiants avec ceux qui planifient adéquatement.  Déjà que l’on trouvait que le « hype » autour de cette œuvre était hors-proportion, ce nouvel aménagement est une couche de trop.  Nous en serons d’ailleurs presque victime plus tard… lire plus loin.

Ce qui était intéressant de l’ancien emplacement de la Joconde est que, face à celle-ci, était exposée « Les Noces de Cana » de Veronèse.  Une toile immense et très belle avec un attrait probablement même supérieur à celui de la « Mona Lisa ».  Mais les rénovations à la salle nous empêchent de voir cette toile qui n’a pas été relocalisée durant les travaux, dommage.  Nous constaterons que plusieurs travaux ont cours en ce moment et nous privent de voir certaines œuvres.  Un autre chef d’œuvre que nous ne pourrons admirer est « Le Sacre de Napoléon » de Louis David.  Dommage, car c’est une très belle toile.

Puisque c’est leur première visite, nous choisissons d’accorder plus d’importance aux « chefs d’œuvre » pour nos voyageurs.  « Liberté guidant le peuple », « Radeau de la Méduse », « Vénus de Milo », « Victoire de Samothrace » et le favori de Francis, le « Code de Hammurabi », pour n’en nommer que quelques-uns.

 

Francis et son fétiche « Code de Hammurabi »

 

Ce Code aura passé près de ne pas être vu par contre.  Pour notre lunch, nous devions sortir de l’aile pour retourner sous la Grande Pyramide où se trouvent les restaurants.  Lorsque vient le temps d’entrer de nouveau, nous voyons l’énorme file pour la Joconde.  Et c’est juste la portion sous la Pyramide… nous savons qu’ils en ont pour très longtemps, car le chemin pour se rendre jusqu’à la toile est long !  Nous allons donc vers l’autre accès pour continuer notre visite.  Nous cherchons à changer d’aile pour aller voir le Code, mais la configuration du musée a changée et les passages sont non accessibles.  Nous en trouvons un, mais il est « gardé » par deux préposés.  Nous leur demandons de passer et ils nous disent qu’on ne peut pas.  Isabelle prend la charge et leur explique que nous voulons aller voir le Code.  Ils nous disent de faire la file pour accéder à l’autre aile.  Euh non… avec toute cette attente !?  C’est là qu’Isabelle comprend que l’idée est sans doute de ne pas permettre aux gens de court-circuiter la file pour aller voir la Joconde.  Elle a l’idée de leur dire que nous avons déjà vu celle-ci ce matin et lui montre nos photos.  Ils se consultent et ont pitié de nous et de notre soif de voir le Code… et nous laissent passer.  Fiou !  Mais c’est tout dire… à quel point cette toile (Joconde) force même la gestion totale du mouvement à l’intérieur du Musée.

Après ce périple, nous quittons le Musée et entamons notre marche dans le Jardin des Tuileries puis sur les Champs-Élyséss.  Nous ressemblons à des coureurs de marathon, non pas pour la vitesse de notre déplacement, mais plutôt pour le fait qu’à chaque kiosk qui vend de l’eau le long du chemin, nous en achetons une bouteille.  Il fait un soleil de plomb et 30 degrés… nous ne pouvons même pas imaginer à quoi cela pouvait ressembler quelques semaines plus tôt sous les 40+ degrés.

Nous atteignons l’Arc de Triomphe.  Nous y traversons (par accident) et ensuite nous nous dirigeons vers la Tour Eiffel pour notre accès de 16h00.  Accès et ascension au premier niveau réussis.  Mais à ce niveau, nous perdons Denis qui ne se sent pas capable d’aller rejoindre le sommet.  Nous le reprendrons en descendant.  Au sommet, Isabelle et Élisabeth ne se sentent pas des plus confortables, mais elles vainquent leur peur et profitent de la vue.

Le site est évidemment bondé et l’attente pour les ascenseurs est parfois longue, dans un lieu étroit et avec une bonne chaleur.  Disons que la journée commence à tous nous rentrer dans le corps un peu.  Nous sortons du site et marchons le long du Champ-de-Mars afin d’avoir une autre vue de la Tour.  Mais nous sommes claqués et nous n’en profitons pas vraiment.  Nous retournons vers la maison pour se rafraichir, se reposer et se faire un souper français de pain, fromage et vin.

Nous faisons les bagages car le lendemain, c’est le retour vers la réalité pour nos grands voyageurs.

 

 

Samedi 3 août, nous prenons le train vers l’aéroport mais nous remarquons après deux arrêts qu’il y a un problème sur la ligne car le train reste en gare longtemps lors de chaque arrêt.  Hmmm… ça inquiète.   Nous avions planifié notre déplacement en fonction du vol de Denis et Élisabeth, sachant que pour nous, une arrivée serrée à la porte n’était pas un problème car nous voyageons à l’intérieur de la zone Schengen et ce, sans bagage.  Mais là, le retard ne regarde pas bien pour notre vol vers Rīga, qui part une heure plus tôt que le vol vers Montréal.  Nous décidons alors de sortir du train et de nous commander un taxi jusqu’à l’aéroport.  Nous arriverons juste à temps pour notre vol, après avoir été reconduire Denis et Élisabeth à leur kiosk Air Canada pour le dépôt du bagage.

Au revoir la famille… et merci pour ces beaux moments passés ensemble lors des trois dernières semaines.

 

PS  Pour ceux et celles qui se demandent qui a remporté le championnat intergalactique de crib durant le séjour de Denis et Élisabeth… c’est Denis avec 9 victoires, suivi d’Isabelle avec 8 et Francis, avec un bel effort de 4.